Le Pelage

Le pelage


Le 8 mai 1852, le régisseur écrit : « Le pelage est en grande activité il y a dans le moment à Gaufournic 400 hommes, femmes et enfants, tous gagnent bien leur vie. Exemple : il y a un bûcheron qui avec sa femme, deux fils et trois filles, pour une semaine, a eu 101 francs. C’est le moment de leur récolte pour l’hiver. C’est l’époque du pelage où tout le monde trouve de l’ouvrage »
Au printemps quand la sève monte, il est possible de « lever l’écorce » des chênes et des châtaigniers. Dans cette forêt de taillis, avant que les « bûcheurs » ne coupent les arbres, les « peleurs » en arrachent l’écorce. Ils la coupent d’abord avec une faucille ou un couteau puis ensuite à l’aide d’un outil qu’ils ont fabriqués avec un os de cheval ils la lèvent. Ces écorces sont rassemblées en paquet de 26 kg pesés par le commis au bois. Les voituriers attendent, chaque charrette pourra aller livrer 30 paquets au moulin à tan. Les écorces broyées dans le moulin formeront le tan nécessaire aux tannerie pour tanner les cuir. Les écorces contiennent le fameux tanin qui ne sera remplacé par des tanins chimiques qu’au milieu du XXème siècle.
Des familles entières participent au pelage et n’hésitent pas à aller écorcer loin de la forge. Les consignes du régisseur sont très précises ainsi Etienne Mario écrit en 1829 à Nicolas garde de la forêt de Branguily : « Je vous  prie de ne pas faire écorcer plus que la coupe de cette année et de veiller à ce que la chose soit bien faite. La moitié des écorces sera pour Monsieur Richard et l’autre moitié pour Harel. Il faut faire attention à ce que les écorces ne descendent pas à 4 pouces au dessus de la racine ». En effet il est important de ne pas tuer les souches qui dans vingt ans fourniront à nouveau des écorces et du bois.
Parfois les consignes peuvent paraître excessives : « Je vous prie en conséquence de  veiller qu’ils écorcent jusqu’à la cime des branches sans en laisser sans être écorcées ».
Il arrive aussi que le temps s’en mêle :  «  les gelées des trois dernières nuitées ont resserré l’écorce ». Il devient alors difficile d’écorcer.
L’écorçage est généralement terminé en juin, le temps des foins est venu.
Le pelage terminé ce sera le temps des bûcheurs. Avec leurs haches et leur scies ils vont abattre et découper les arbres écorcés pour former, avec des bûches de deux pieds et demi, des cordes de huit pieds de longueur et quatre pieds de hauteur. Si la coupe n’est pas trop éloignée de chez eux, ils dormiront dans leur lit sinon ils se contenteront de huttes ou d’un grenier de ferme.
En 1845 un moulin à tan fut construit à la forge neuve, il a fonctionné jusqu’en 1949.

Poids, le pelage
Poids - le pelage